samedi 14 juillet 2007

Survivre dans la jungle domestique

Fille, pour des raisons qui te regardent, tu as décidé de t'installer avec ton mec. Dans le même logement, je veux dire. Très bien. Tu n'ignores pas l'état désastreux des statistiques : les femmes assurent près de 80% du travail ménager, contre 20% pour les hommes. Mais évidemment, te dis-tu, ceci ne nous concerne pas : nous sommes jeunes, beaux, amoureux, et surtout, modernes, loin de moi le spectre de la ménagère aux gants mappa, l'exploitation domestique ne passera pas par moi.

Détrompe-toi, ma grande. Ce n'est pas si simple. Il ne suffit pas d'une conjonction de bonnes volontés pour que ça fonctionne. Il faut se battre. Contre toi, contre lui, contre le système. Et ce y compris si vous avez un accord de principe sur le partage égalitaire des tâches. Car les vieux schémas ont la dent dure, et les voeux pieux sont impuissant à les défaire. D'autant plus que l'inégalité est de prime abord difficilement perceptible, c'est ce qui fait toute son efficacité. Elle ne se présentera pas à toi du jour au lendemain, disant bonjour ici la domination masculine, je suis là pour te pourrir la vie pour te bouffer ton temps pour t'abîmer les mains pour te détruire le dos pour imprimer un rictus de frustration sur ton joli sourire et permettre à ton mec de jouir de plus de liberté et de pouvoir que toi. Non. L'inégalité, elle s'installera progressivement, sournoisement, à coup de petits arrangements et d'avancées invisibles. Et quand elle sera trop flagrante pour que tu puisses l'ignorer, il sera trop tard pour la déloger. Alors agis, et maintenant.

Agir, et de quelle façon ? Je n'ai pas la solution miracle, personne ne l'a. Mais j'ai quand même quelques règles de survie à te livrer, histoire de limiter les dégats. Bien entendu, ces balises sont très subjectives, très liées à mon expérience personnelle. Fille, n'hésite donc pas à les compléter, les corriger, les critiquer.

Principe n°1 : Le travail domestique comme son nom l'indique, est un travail. Ce n'est donc pas un service que tu rends, ni un acte d'amour, ni rien de ce genre. C'est du boulot, point barre. Autrement dit, c'est quelque chose qui te prend du temps et de l'énergie. Et ça, c'est précieux. Donc quand on habite à deux, il n'y a aucune raison d'en faire plus que exactement 50,00 %.

Principe n°2 : Plus il y a de choses à faire et plus tu dois être vigilante. L'accumulation des objets, des surfaces et des enfants te compliquera la tâche, tonton Kaufmann a été suffisamment clair là-dessus. Car si une organisation souple est tenable à deux dans un 9m2 sous les toits, elle l'est beaucoup moins avec trois gamins dans une maison de banlieue avec un jardin et un chien.

Principe n°3 : Le flou et l'imprécision sont tes ennemis. Moins il y aura de règles et plus à la longue les choses tourneront en ta défaveur. N'oublie jamais : les règles sont là pour protéger les plus fragiles, et en la matière, il s'agit de toi. Il est donc absolument nécessaire de mettre en place une organistion précise et détaillée, élaborée sur des critères rigoureux et discutés ensemble. Ce n'est pas de la mesquinerie, c'est de la prévention.

Principe n°4 : Le meilleur critère de répartition est le temps. Une heure par jour, tous les trois jours, ensemble, en même temps, et c'est la garantie d'un parage juste pour tous les deux, sans aucune contestation possible. Autre solution envisageable, plus pratique dans les faits mais beaucoup plus risquée : la répartition par "lots" de tâches à effectuer. Cette dernière option est plus facile à appliquer, mais ne permet pas d'assurer une égalité parfaite, ce qui peut de surcroît générer un sentiment de frustration pour celle ou celui qui, à tort ou à raison, pense en faire plus.

Principe n°5 : Une fois les règles fixées, respecte-les. Si c'est à lui de faire la baignoire et que ça fait un mois qu'il n'y a pas touché, ne lève pas le petit doigt. D'ailleurs il y a des douches dans les piscines municipales, c'est aussi tout à fait pratique pour se laver en cas de salle de bain transformée en nid d'algues. Évidemment, si c'est à lui de nourrir le gamin, et que celui-ci n'a pas dîné depuis trois jours, c'est un peu plus délicat, je te l'accorde. Dans ce cas-là, nourris l'enfant agonisant, mais négocie une contrepartie avant ton intervention (et pas après: c'est beaucoup moins efficace).

Principe n°6 : Le travail domestique a, de par sa nature, tendance à être invisible. La crasse, la poussière, le désordre, tout cela se régénère régulièrement. Donc : ne bosse jamais discrètement, ça ne sert à rien, personne ne s'en rendra compte. Au contraire, ce que tu fais, fais-le de préférence quand tu n'es pas seule, histoire qu'il ait bien conscience du temps que tu y passes. Il ne s'agit pas de faire chier, mais simplement de contribuer à une juste représentation par autrui du volume de travail accompli par toi.

Principe n°7 : Fuis la répartition à la proportionnelle comme la peste. Tu as plus de temps que lui, donc tu pourrais en faire plus ? Non, tu n'as pas plus de temps que lui, tu en as autant : 24 heures par jour, ni plus, ni moins. Et si, par choix ou par obligation, il est à son bureau 12 heures par jours contre 6 pour toi, ça ne change rien. Réfléchis. Soit ta situation est subie, auquel cas le temps qu'il te reste hors du travail, tu dois le consacrer à travailler à l'amélioration de ta condition professionnelle. Soit ta situation est voulue, auquel cas il n'y a aucune raison que tu transformes ta décision de te la couler douce en décision de travailler gratuitement à la maison.

Principe n°8 : Clarifie l'aspect financier des choses. Non seulement il travaille plus que toi à l'extérieur, mais en plus il gagne mieux sa vie ? Il suggère que l'argent qu'il ramène en plus à la maison pourrait avoir pour contrepartie un plus gros travail domestique de ta part ? D'accord, pourquoi pas après tout. Mais à une condition : il te salarie en tant que femme de ménage. Car c'est exactement à cela que ça revient. Si ça vous convient, allez-y. Mais assumez-en les conséquences jusqu'au bout, fiche de paie dans une main et balai-brosse dans l'autre.

Principe n°9 : N'oublie jamais ce que le travail ménager te coûte. Oui, c'est chouette une jolie maison bien rangée, mais est-ce l'essentiel ? Pendant une après-midi de ménage, tu pourrais : lire un livre, t'engueuler avec tes potes sur l'avenir du PS, latter ta meilleure copine à Street Fighter II, t'envoyer en l'air avec ton amant, aller à ton cours de théâtre, te remettre à ce projet de roman qui traîne dans ton tiroir. Et demande-toi bien quel genre de fille tu as envie d'être. Tu veux parler de quoi, avec les gens ? Tu préfères leur raconter comment tu as lavé les rideaux et que la dame du pressing est vraiment très gentille, ou bien leur parler de la vraie vie et du monde ?

Statistiques
- Temps sociaux Hommes / Femmes
- Travail domestique chez les couples bi-actifs
- Le partage des tâches domestiques, noeud des inégalités hommes-femmes, article Le Monde
- Les usages du temps, article Économie & statistique
- Une comparaison France / Belgique
- Une comparaison France / Afrique du Sud / Bénin / Madagascar / Maroc

30 commentaires:

Anonyme a dit…

Le principe numéro 7 est déviant !

(J'inverse la situation, pour me faire comprendre : je connais un type ayant fait le choix de ne rien foutre de la journée, sous prétexte qu'il serait un artiste : inutile de dire qu'il fait le ménage pendant que sa nana marne dans le tertiaire. Non mais !)

Et puis la solution radicale est encore de fuir activement le couple-ménage, non ? (Radicalité est mère de vertus.)

Bien à vous,

N.

Nina Y. a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Mh, je ne comprends pas tout à fait ton argument. Tu dis, je connais un type qui trainasse à la maison, et qui du coup fait plus le ménage que sa nana qui bosse.

Ce faisant tu entends souligner (si je comprends bien) que la façon de répartir le boulot ménager n'est pas seulement fonction des "inclinaisons" genrées à faire le ménage, mais aussi une question de situation professionnelle et de rapport de pouvoir lié au fric.

Or, je n'ai jamais dit le contraire. Simplement, dans mon post je prône le partage absolument égalitaire, à 50/50. Et je dis, si dans un couple on veut faire un échange fric contre ménage, cad je ramène plus de tunes (voire : je finance ta glande) et en contrepartie tu en fais plus à la maison, soit, mais que ce soit explicite et que les enjeux, à savoir 1) le rapport de dépendance pécuniaire et 2) le statut d'homme ou de femme de ménage de l'autre, en soient énoncés clairement. Si ça convient à certains, tant mieux, mais personnellement j'ai du mal à imaginer que ça puisse perdurer sans impliquer une relation hiérarchique.

Enfin, n'oublions pas que le "moins de contrainte professionnelle" et "moins de salaire" des femmes est bien plus souvent contraint que choisi (mi temps imposé, intérim, chômage, salaires plus bas). Or le fait que du coup, elles fassent plus le ménage, entretient leur situation (moins de temps pour essayer de retrouver un boulot correct ou pour progresser dans leur boîte) et celle de leur mec (déchargé d'une partie du travail à la maison donc pouvant s'investir à fond dans le domaine professionnel).

Sinon évidemment, la meilleure solution, c'est encore de ne pas s'installer en couple, je te l'accorde, mais que veux-tu, je suis une fille un peu conventionnelle.

Anonyme a dit…

On dit à peu près la même chose, moi je me focalisais sur le point numéro 7 seulement, qui, si tu le renverses, devient presque honteux. Choisir de se la "couler douce" alors que ton conjoint va travailler (ce qui est une contrainte), c'est génial, surtout quand le choix est consenti par ledit conjoint (ce qui arrive, dans les deux sens). Mais ça implique efectivement de faire un petit effort domestique quand même, non ? Or dans ton point 7, je sens une sorte de cynisme/je-m'en-foutisme ("s'il veut bosser, c'est son problème, pas le tien") un peu flippant.

Je suis extrêmement bordélique, moi. Quand j'ai été en couple, j'ai fait un effort naturel, parce que je ne suis pas idiot, mais si je passais une heure à nettoyer la cuisine, carreau par carreau, ce n'était pas encore parfait pour elle. Il y a aussi cette bête question de seuil de tolérance/maniaquerie/bordélisme, et la non moins bête mais formatante question de l'éducation des petites filles et des petits garçons, non ? Est-ce que ce n'est pas un angle plus éclairant ?

Enfin, je fais effectivement une radicale distinction entre couple et ménage (dans le sens de foyer, début de famille). Le couple, pourquoi pas. Le couple-foyer-ménage, hors de question, tant que ça ressemblera à un métier, dans lequel je ne suis pas bon...

Vive l'amour, j'ai envie de dire après lecture de ta réponse ! Je suis un peu désespéré par ces histoires de "contrat", d'"échange fric contre ménage". Tiens, il me revient quand même à l'esprit que la plupart des couples qui n'ont pas le temps ni l'envie de se coltiner le ménage, et qui en ont les moyens, engagent quelqu'un pour ça. Ca m'eut choqué (exploitation, tout ça). Mais quand je lis ce que tu écris, je me dis que c'est la meilleure solution.

Anonyme a dit…

Et puis, flûte alors ! Je te cite : "Soit ta situation est subie, auquel cas le temps qu'il te reste hors du travail, tu dois le consacrer à travailler à l'amélioration de ta condition professionnelle. Soit ta situation est voulue, auquel cas il n'y a aucune raison que tu transformes ta décision de te la couler douce en décision de travailler gratuitement à la maison."

Mais, eh, la plupart des couples-ménages ne se forment-elles pas pour des raisons économiques ? L'économie de loyer induite entre au moins à 50% (pour moi, à 100% !) dans le choix de sacrifier sa liberté. Dans ce cas, "travailler gratuitement à la maison" n'a plus de sens. Si on fait le choix de s'installer en couple pour économiser du fric et qu'en plus on décide activement de ne pas en branler une, on devient un parasite. Et pourquoi pas. Mais enfin, il serait un brin indécent de se plaindre.

(Je ne parle que du choix "actif", hein, comme toi.)

Anonyme a dit…

Yé souis assez d'accord avec Nikita-jolie-fleur-de-java. Après tout, s'il s'agit de se débarrasser des schèmes de représentation patriarcaux(tm), il ne faut pas se mettre en couple. Après tout, se mettre à la colle et se retrouver à faire les carreaux, c'est un peu comme aller en vacances à Palavas et se plaindre ensuite qu'il y a trop de monde sur la plage. Dans 90% des cas, le couple, c'est du rapport de domination ; s'imaginer qu'on va pourvoir se la jouer social-democrate cool, c'est un peu hypocrite. C'est comme jouer à la Barbie et s'apercevoir que Ken, au final, est un gros con.
Sans compter - materialisme strikes back - qu'en pratique si les deux bossent (voire un) dans le tertiaire, on prend une femme de ménage, et c'est une sans-papier qui se tape le boulot de merde, ce qui, étrangement, ne choque personne.

Alexe Popova a dit…

> Nikita : Bon, disons-le autrement. Comme suggéré dans mon post ("il travaille 12H contre 6H pour toi") je pensais plutôt à des situations où les deux travaillent, mais où la nana a un boulot moins prenant que le mec. C'est assez fréquent il me semble. Or quand j'envisageais l'option "cette situation est choisie" je ne pensais pas à "fille tu as décidé de bosser moins parce que ton mec ramène assez de blé pour deux" (= la fille bosse moins GRACE au mec) mais à un choix de vie : on peut aussi décider de travailler moins pour gagner moins, si tu vois ce que je veux dire. Ce que je voulais donc souligner, c'était que : si on choisit d'avoir un boulot à la cool parce qu'on préfère avoir du temps quitte à avoir moins de fric (et je suis d'accord tout le monde ne peut pas faire ce genre de choix), alors il est totalement absurde de transformer ce temps "libre" en temps de ménage. En effet, dans ce cas, autant rallonger son temps de travail salarié, c'est plus intéressant point de vue cotisation retraite.

Tolérance / Maniaquerie : Bien sûr, tu as tout à fait raison. Si les femmes en font souvent plus, c'est aussi parce qu'elles considèrent que le volume de tâche à accomplir est plus élevé. Je ne l'ai pas explicité, mais quand je disais fixer des règles d'un commun accord, c'était aussi pour dire : clarifier la liste des choses à faire et trouver des compromis quant aux exigences de chacun en matière d'ordre, de propreté, etc.

Tu es désespéré par le côté "contrat" ? ...

Pour ce qui est de l'option "échange fric contre ménage", je ne dis pas que je cautionne, mais je dis, si telle est la situation objective, rien ne sert de fermer les yeux. Parce que si tu pars du principe que le travail ménager est un travail (Cf. Delphy), son exécution, contre rétribition en nature (logement, biens matériels, etc.) est complètement désavantageuse pour celui ou celle qui en a la charge.

En revanche, je ne saisis pas en quoi un règlement clair pour un partage égalitaire des tâches serait contradictoire avec l'amour, ou problématique en soi. Quand on vit avec des gens, en colocation par exemple, on instaure des règles et ça ne choque personne. Je ne vois pas pourquoi le sentiment amoureux devrait faire exception. L'amour c'est très joli, mais si on peut éviter que ça serve à masquer des rapports de domination, c'est mieux. A moins que tu ne préfères conserver une vision enchantée de l'amour comme non-lieu hors du monde ?

Formation des couples-ménage : je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu entends par couple-ménage ? Tu veux dire couple qui cohabite, Vs qui ne cohabite pas, ou il y a autre chose ? Sinon, je pense que 1) l'enrichissement ou l'amélioration des conditions de vie est loin d'être la seule motivation possible des gens qui emménagent, donc ce n'est pas un truc conscient et que 2) s'installer en couple ne veut pas toujours dire faire des économies, l'inverse est possible aussi (exemple : tu passes d'une colocation à une vie à deux, tes charges augmentent).

> Memapa : Ne pas s'installer en couple comme solution pour se débarraser des schèmes de représentation patriarcaux ? Sans doute. A moins qu'il ne s'agisse simplement de les éviter. Car ce n'est pas parce que tu ne les actives pas qu'ils ne restent pas présents en toi de façon latente. Alors qu'inversement, s'y confronter peut être une solution pour en prendre conscience et donc travailler dessus. Enfin chacun fait comme il veut, et c'est peut-être une fausse route, mais ça me parait plus réaliste disons.

Question générale : ce que je ne comprends pas, c'est que vous êtes unanimes pour condamner la situation d'une pauvre femme de ménage sans papiers exploitée par ses méchants patrons, mais par contre la nana qui, dans son couple, ferait 80% du travail ménager (moyenne nationale) parce que son mec bosse plus et gagne plus qu'elle, et se retrouve ce faisant dans une situation équivalente à une travailleuse au noir, ça ne vous choque pas plus que ça...

Jill alameda a dit…

Me semble-t-il que si la structure sociale favorise l'installation du couple pour des raisons entre autres économiques, dans les faits les choses ne sont pas faites/dites de cette manière. En général le schéma est le suivant: rencontre, baise, admiration, love, etc. Envie d'être ensemble. Une nuit, deux nuits, trois nuits, puis en gros, toutes les nuits de la semaine, jusque'à ce que couple ne gagnant pas 5000 euros/mois décide que c'est vraiment un peu con de payer deux loyers et de perdre un temps fou dans les moyens de transport. Viennent alors les soucis. Effectivement Nikita, comme par hasard, ce sont les mecs qui par éducation, disons, sont souvent le plus bordéliques mais ce n'est pas toujours le cas, et je le dis par expérience. Mais, raison de plus pour établir des règles dès le départ, des règles qui partiraient d'une définition commune de ce qui est correct comme état de propreté. Ce n'est pas très romantique certes, mais se chamailler parce que l'appart est deg ou l'un des deux se sent laisé dans l'histoire ne l'est pas non plus. Soyons clairs: vivre en couple tue le romantisme et ce qu'il y ait des règles ou pas. Nous le savons tous et pourtant ça nous arrive parfois, nous le faisons quand même, tout nous pousse à le faire.
J'ajouterai d'ailleurs quelques règles concernat les tâches domestiques: 1) dans les 50-50, il faut du turn-over. Si je m'occupe de la baignoire cette semaine, c'est toi la semaine d'après. Sinon ça se finit par le mecton qui s'occupe des factures, de faire les courses et de cuisiner et la meuf qui récurre.
2) Tout ce qui a trait à un Trouble Obsessionnel Compulsif (du style chaque carreau doit reluire dans son moindre mm2) est un problème qui doit être réglé de manière individuelle.
Et vraiment dans un sens comme dans l'autre si l'une des deux personnes dans le couple fait plus que l'autre pour x raisons, elle doit être payée. Je trouve le bénévolat beaucoup plus poussif que la fiche de paye entre les amants.

Anonyme a dit…

Disons que c'est un peu plus compliqué que ça. La travailleuse au noir n'a pas de papiers, pas d'attaches et est arrivé un peu là par hasard. La nana qui vient raler parce qu'elle se tape le boulot de merde à la maison est prévenue des risques inhérents au couple depuis au moins 30 ans et n'est pas dans une situation aussi précaire. Faut relativiser un peu.
Mais en fait le vrai problème n'est pas là : il faut se demander pourquoi elle est en couple, pourquoi elle a tenu à tout prix à le faire, pourquoi elle a voulu absolument refaire le schéma papa-maman, alors qu'elle sait pertinemment ce qui l'attend. Jouer les bonniches a aussi ses contreparties in/subconcientes (voire conscientes), faudrait voir à ne pas l'oublier.

Ceci étant, ok, tout le monde est d'accord pour dire que c'est pas normal que la femme se tape 80% du boulot à la maison et que c'est pas défendable. Mais c'est un peu comme dire que le mal c'est pas bien ...

Anonyme a dit…

Pour mettre les choses au clair, je vis en couple, mais pas au même endroit, entre autres parce que je sais pertinemment que ma tolérance au bordel et à la crasse sont très élevés. Chacun range donc son petit chez soi tout seul (rarement en ce qui me concerne), comme des adultes responsables qui ne se saisissent pas de ce pretexte pour se bouffer la gueule. J'ajouterai que paradoxalement, je range derrière moi quand je suis chez elle, parce que c'est chez elle, et je lui interdit de ranger chez moi (de toute façon, elle n'en a pas l'intention).

Anonyme a dit…

Une régle d'or : les paniers à linges séparés pour madame et monsieur, et chacun fait sa lessive surtout que les vieilles chausettes de l'autre c'est forcement tue-l'amour.

Anonyme a dit…

Vive les femmes ou hommes de ménage....
Comment procéder ?

Tout d'abord faites le ménage un fois sans broncher puis mettez le devant le fait accompli en lui disant "la prochaine fois c'est ton tour, y a pas de raison !"
En toute logique, il trouveras toutes les excuses du monde pour ne pas le faire (ou trop peu)...
Donnez lui la solution magique : une femme/homme de ménage !
Et là, comme c'est son tour, c'est à lui de se demmerder pour la/le trouver.
Après quelques semaines, il va donc finir par trouver (on peut toujours lui glisser quelques numéros de tèl pour l'aider).

Bien evidemment, le coût doit être assumé moitié moitié (c'est aussi ça le partage), mais au moins, tout le monde est peinard et en toute logique tout va mieux...

Bon je vous suggère quand même de l'aiguiller sur le nombre d'heure de travail à effectuer et surtout que la femme/homme de ménage passe après les soirées mecs (foot...ou autres) à la maison (rapport aux passages récurrents aux chiottes des mecs buveurs de bières et donc aux inconvénients qui vont avec !!!!)

Sans blague, c'est quand même plus pratique de vivre à deux....rapport aux enfants (si on en a)....

Sinon je suis d'accord avec la solution radicale de la fuite du couple ménage de Nikita...Effectivement,mère de vertus !

Yodisa

Anonyme a dit…

Memapa est-il simplement la voix de la raison (en ce qui me concerne) ? Ou est-ce que, dans notre petit débat à quatre, nous reproduisons un bête schéma distributif masculin-féminin, encore une fois ?

J'avoue ne pas pouvoir conclure. Mais le fait est que je suis à 100% d'accord avec lui.

Mais, Alexe : je crois qu'on est quand même tous d'accord sur le fond (ce que dit Memapa avec son cruel « le mal c'est pas bien », et ses remarques sur le destin de la petite fille qui veut jouer au couple comme à Ken et Barbie, et se prend ses rêves en pleine face). Je crois encore naïvement, non pas à une vision enchantée de l'amour (ce que j'ai pratiqué le mieux dans ce domaine est encore ce bon vieil adultère, propice à la passion sans laquelle l'homme s'étiole et se fane), mais au bon sens et à la politesse, et au respect. Ce qu'illustre bien Memapa quand il confesse (pédale !) ranger chez sa meuf (ce que je fais aussi quand je suis maqué). Chez lui, c'est différent. Chez moi, c'est mon petit taudis, je ne suis pas ravi d'ailleurs de ne pas savoir ranger, il y a de la névrose là-dedans et je l'assume... et cela m'amène enfin à mon dernier argument, que je ressasse depuis deux jours parce que je m'exprime très mal, sorry :

Quand tu dis « si on choisit d'avoir un boulot à la cool parce qu'on préfère avoir du temps quitte à avoir moins de fric (et je suis d'accord tout le monde ne peut pas faire ce genre de choix), alors il est totalement absurde de transformer ce temps "libre" en temps de ménage »,

eh bien c'est précisément là que je ne suis pas d'accord, en pratique (la théorie est toujours sublime, elle). Ce qui est absurde quand on est un peu « civilisé » c'est de vivre dans une porcherie... Ranger son appart, et pourtant je ne le fais que trop rarement, ce n'est hélas que prendre soin de soi, comme se laver les dents ou la bite, ou changer de culotte. Voilà, c'est ça : considérer que tout ménage est du travail et qu'il mérite salaire, je trouve ça extrêmement déviant. (Le syllogisme est au niveau « tout ménage = travail », bien sûr.) Et un couple qui a besoin de se salarier pour arriver à vivre ensemble est un couple mal barré, et c'est ça qui m'effraie dans cette vision.

Et puis les femmes de ménage ne sont pas forcément payées au noir. Et elles ne font pas forcément que le ménage. Ah, les bons vieux domestiques d'antan !

Tout ceci ne doit jamais être vu autrement que sous le prisme de la lutte des classes, allez...

Enfin, pour répondre à Jillou, bien sûr qu'il faut des règles pour vivre en couple, mais là où moi peut-être je rêve (c'est pourtant mon expérience, ça a marché pour moi), c'est que je rêve encore d'un couple où ces règles n'ont pas besoin d'être édictées pour être tacitement respectées. Ca s'appelle le respect, l'amour, etc. Disons l'éducation. Si une fille croit nécessaire d'édicter des règles de bonne conduite quand je m'installe avec elle, je fuis en courant (si j'ai, ce jour-là, les idées claires, ce qui est difficile quand on est amoureux, je vous le concède). Je fuis pour une raison objective : Je n'ai pas besoin d'une deuxième maman. Pas envie, en tout cas !

Alexe Popova a dit…

> Memapa : Tu dis, les femmes sont prévenues des risques inhérents au couple cohabitant, donc si elles y vont, tant pis pour elles au fond. Je crois que tu surestimes de beaucoup le degré d'information des filles d'aujourd'hui. Tu en vois beaucoup, à la télé, dans les magazines, etc, des discours de ce genre ? L'idée générale, c'est quand même un truc comme : ah oui, avant la condition des femmes étaient problématique, mais maintenant ça va. Ou alors, on cantonne les problèmes de domination masculine à des milieux bien spécifiques : les femmes voilées, les femmes battues... Donc la trentenaire urbaine occidentale moderne, elle se sent pas vraiment concernée.

Par ailleurs, ce que je ne comprends pas, c'est la raison pour laquelle tu pars du principe que le couple cohabitant est un lieu de reproduction du schéma papa/maman etc. C'est comme si tu disais, fille de prolétaire ne t'associe jamais avec un fils de patron, car vous ne pourrez sortir du schéma d'exploitation multiséculaire que vous portez en vous. Oui, il y a des risques, mais déclarer l'impossibilité de casser les schémas dans le quotidien, n'est-ce pas, en quelque sorte, essentialiser la domination masculine ?

Et puis je ne comprends pas pourquoi le critère de la cohabitation. Tant qu'à faire, il faut aller au bout de la logique, et refuser toute forme de couple hétérosexuel il me semble.

> Tony : Y'a une étude de Kaufmann (encore!) sur le linge. Et dans son corpus, le seul couple qui faisait linge à part s'est séparé rapidement.

> Yodisa : Mh, chacun-e ses stratégies, le potlatch pourquoi pas, mais c'est risqué je crois (le qui a fait quoi du passé s'oublie vite...).

> Nikita (je te cite me citant) :

"Quand tu dis « si on choisit d'avoir un boulot à la cool parce qu'on préfère avoir du temps quitte à avoir moins de fric (et je suis d'accord tout le monde ne peut pas faire ce genre de choix), alors il est totalement absurde de transformer ce temps "libre" en temps de ménage », eh bien c'est précisément là que je ne suis pas d'accord, en pratique (la théorie est toujours sublime, elle). Ce qui est absurde quand on est un peu « civilisé » c'est de vivre dans une porcherie... "

Euh, j'avoue que j'ai du mal à te suivre. Car à part le mot "absurde" que tu reprends, je ne vois pas de rapport entre les deux énoncés, le tien et le mien. Je n'ai jamais fait l'apologie de la porcherie - et comme le dit Jill, le niveau de propreté correct est à définir à deux, à chaque couple de choisir où il met le curseur. Cela dit j'ai bien compris que tu butais sur le point 7.

Tu dis, un couple qui a besoin de se salarier est mal barré. Sans doute. Mais un couple où la fille bosse beaucoup plus pour la maison, et sans que ce soit reconnu, l'est, de mon point de vue, encore plus, car non seulement la hiérarchie de fait est là, mais en plus, elle n'est même pas énoncée comme telle.

Tu dis, ce qui te pose problème c'est de partir du principe que tout ménage est un travail. Mais à partir du moment où il existe des gens qu'on salarie pour cela, pourquoi considérer que dans le cadre d'un couple, ce n'est pas un travail ?

Les règles : il ne s'agit pas d'imposer des règles à l'autre, mais de les élaborer ensemble, c'est un peu différent. Et encore une fois, oui, je trouve que tu as une vision enchantée des rapports amoureux, au sens où tu penses que l'affection, le respect, la bonne éducation devraient suffire pour régler tous ces problèmes. Le sens de mon post était justement de dire : et bien non, ça ne suffit pas.

Je crois même, si tu veux, que l'absence d'explicitation de ces règles conduit à des malentendus qui à terme nuisent à la relation. En effet, même si les règles tu ne les énonces pas, en pratique elles se mettent en place, avec des implicites différents selon les partenaires. Et moi je crois que les problèmes que ça peut générer sont autrement plus pesants et destructeurs d'amour qu'une élaboration claire et précise de règles de fonctionnement dès le début. Après, chacun fait comme il veut, je n'ai pas dit, accrochons un règlement intérieur sur la porte d'entrée, mais clarifions les choses, sachons qui fait quoi quand. C'est aussi une façon d'éviter les ressentiments et les reproches dans l'avenir.

Anonyme a dit…

Je vais répondre en plusieurs temps. D'abord oui, les filles sont prévenues. Ce genre de discours est en fait un marronier indéracinable des mags féminin. Bien entendu pas sur le mode revendicatif qui le tien, mais avec un ton plus prout-prout, mais sur le fond les "solutions" sont les mêmes : il n'y a pas de probleme structurel, il faut un peu de dialogue, d'écoute, gnagnagna ... Ou comment se leurrer et ne pas réussir à expliquer pourquoi tant de couples splittent et pourquoi le reste est souvent si peu folichon vu de l'extérieur ...
Ensuite, puisqu'il s'agit en l'occurence de trentenaires, on peut supposer qu'elles ont déjà une expérience en matière de couple, donc qu'elles devraient savoir ce qu'il en est de la réalité effective du couple au delà de la vision post-belle au bois dormant. Or, et c'est étonnant, ce n'est pas le cas. C'est tout le probleme du projet des Lumières : croire qu'à partir du moment où l'on sait, tout est résolu. En fait la capacité à se raconter des histoires est justement ce qui permet la reconduction des mêmes problemes. C'est un peu la définition de la névrose à l'échelle sociologique.

Pour le deuxième point, je n'ai pas dit que le couple était l'endroit de la reproduction de la domination masculine. Je dis que le couple est un endroit de mise en scène des rapport de domination, en général. La domination, en soi, est asexuée, comme l'argent. Il serait d'ailleurs interessant de savoit si le conjugal n'a pas été le seul espace possible de domination ou de lieu de pouvoir pour les femmes, puisqu'elles étaient exclues de tous les autres.
Je ne dis d'ailleurs pas que c'est toujours le cas, mais souvent le cas. Ne fut-ce que parce que c'est un milieu extremement propice à la reproduction du schéma parental pour des raisons évidentes.

Quant à la cohabitation, ça me semble évidente : le sujet de l'article étant la répartition des taches ménagères, il me semble que la cohabitation est la condition necessaire à cette problématique (les couples homosexuels ayant evidemment les memes problemes).

Jill alameda a dit…

Comme diraient Depeche Mode "Love is not enough". Et plus le temps passe moins il est enough. Quand on emménage (et on ne discute pas de la pertinence de cette décision, c'est un autre sujet - et le couple terrain de la domination féminine, fais moi rire memapa), au début tout va bien. On se met à poil sous le tablier, on trouve l'autre charmant avec sa balayette et on finit par lui sauter dessus car il bouge adorablement le popotin. Tout ça se finit au pieu et c'est parfait.
Dix ans après, ou moins, bien sûr, trois selon les scientifiques les plus en vue, les choses ont changé et si on n'a pas énoncé les règles depuis le départ on est dans la merde, par intertie, les chiffres le démontrent, la fille se sera tapé la plus grande partie du ménage. Vous savez, nous aussi on aimerait bien vivre dans un monde sans règles, mais, euh, ah tiens, oui!, de fait, on y vit et de fait, et j'insiste car IL Y AURAIT DES PREUVES, dans ce monde sans règles la femme se tape en moyenne une heure de plus de tâches ménagères que l'homme PAR JOUR.
Les règles sont là pour combattre l'inertie, c'est comme les quotas, on aimerait s'en passer mais sans ça il n'y aurait pas une seule meuf au parlement, ou comme le communisme, pour l'atteindre faut bien une période dictature du prolétariat. On ne change pas les mentalités avec l'amour, malheureusement.
Ces règles peuvent d'ailleurs marcher de la même manière pour un couple homo, je ne vois pas ce qui change pour eux.
Et dernier truc memapa, tu es bien gentil quand tu dis "on vit séparemment et puis voilà", de ton propre aveu l'appart de ta meuf est bien plus vivable que le tien. Je parierais que vous y passez plus de temps. Et que donc vous le salissez bien davantage. Je connais bien ce genre de situation où le type a tendance a squatter chez la meuf car c'est plus propre et qui se tire en ayant l'impression d'avoir rangé derrière lui. En général oui, il a vidé les cendars et jeté les kleenex dans la poubelle mais comme par hasard il a oublié de passer la serpillière dans la salle de bains où ils ont pris une douche à deux, ou il a laissé la cuisine dans un état de semi-conscience après avoir cuisiné un confit de canard avec ses patates, etc. Au final c'est toujours la meuf qui se coltine le récurrage de fond.

Alexe Popova a dit…

Sur les magazines. Tu dis : les filles sont prévenues. Je dis : non, le discours ambiant, c'est "l'égalité est aquise". Tu réponds : les magazines occultent le problème structurel, et disent que le dialogue suffit à tout résoudre. Je conclue : tu vient de confirmer ce que je disais, merci à toi.

Sur la cohabitation. Avec Nikita tu dis : la meilleure solution, c'est encore d'éviter le couple-ménage. Sous entendu, c'est s'installer ensemble qui est source de bordel. Ce qui implique que vous pensez que la relation amoureuse hors cohabitation n'est, elle, pas problématique.

Et moi je demande : pourquoi la cohabitation comme critère ? Si le couple est un lieu de domination, et que tu penses que cela ne peut pas changer, alors il faut boycotter le couple, qu'il soit cohabitant ou non-cohabitant.

Sur le couple comme lieu de domination. Je ne suis pas d'accord avec la dimension asexuée, ou plutôt a-genrée, car je préfère "genre" à "sexe". Et je ne vois pas comment on peut envisager le couple comme lieu de domination tout en faisant l'impasse sur le genre, c'est à peu près comme envisager la relation entre un ouvrier et un cadre supérieur en la supposant être neutre en termes de classe. Peux-tu m'expliquer donc ce que tu entends exactement par, le couple comme lieu de domination, mais de façon a-sexuée ?

Alexe Popova a dit…

Bon et sinon encore une fois, Jill a tout déchiré (j'ai posté sans avoir vu son com).

Anonyme a dit…

« Et encore une fois, oui, je trouve que tu as une vision enchantée des rapports amoureux, au sens où tu penses que l'affection, le respect, la bonne éducation devraient suffire pour régler tous ces problèmes. »

Alexe, non, je n'ai certainement pas dit ça... Ce que j'ai dit et que je maintiens, c'est qu'en ce qui me concerne, il est illusoire de croire qu'on peut s'installer en couple et ne pas faire crever le sentiment amoureux, à petit feu ou rapidement. C'est mon point de vue personnel, basé sur mon expérience, et je le maintiens. Mais quand on ne peut/veut pas faire autrement, pour des raisons matérielles, névrotiques et/ou romantico-idéalistes (excuse-moi, mais le cliché romantique EST le couple, pas mon choix de le fuir...), alors oui, autant que ça se fasse avec quelqu'un qui n'ait pas besoin, plus que soi, de codifier jusqu'au passage de l'aspirateur...

Mais si c'est être un affreux macho que de dire ça, eh bien... Tant pis ! Je commence à être habitué. Et ce qui est quand même surprenant, pour le moins, c'est que je suis quand même assez loin d'être un crétin dominateur, ce qui ne m'a jamais empêché, quand je n'entrais pas à fond dans le jeu de mon interlocutrice (crypto)-féministe, de me voir taxer des pires insultes (alcoolisées, mais ce n'est pas une excuse). Si vous tombez dans ce piège, vous êtes foutues.

Enfin, je crois que je vais calmer mes interventions sur ce blog et continuer à vous lire bien sagement sans réagir.

Anonyme a dit…

SI les filles ne sont pas prévenues, alors qu'une fois l'expérience acquises, elles ne viennent pas râler sur un problème qui n'est qu'une conséquence.

Le patriarcat est exercé à la fois dans la réalité et dans la tête des gens. Et donc dans la tête de la fille, même sans intervention masculine, lors du partage effectif des tâches.

Et, par ailleurs, ça me gratte un peu la tête quand je lis "on peut choisir de vivre pour moins cher".
Dans ce cas, il faut éviter d se caser avec un mec qui gagne un peu trop bien sa vie. Pas emménager chez lui, puisqu'il aura effectivement une vision très diférente de la gestion matérielle des choses.

J'ai été un peu étonné quand j'ai compris que la bourgeoisie avait inventé l'intimité, le chez-soi individuel. Ca afonctionné du 19ème à nos jours parce que la femme prenait le ménage en charge.

Mais la quête de droits individuels se poursuit, s'affinne. On est de plus en plus éxigeant sur ce qu'on veut vivre. Ce qui signifie que l'Elu(e) doit nous correspondre de plus en plus précisément, si on veut vraiment vivre avec.

Je résoud l'équation comme memepa : je crois pas que je trouverai d'accord, ou que si j'en passe un, l'Amour ne le justifiera pas assez longtemps pour que je le respecte. Parce que l'Amour sera conditionné en partie par ce (ces...) consensus.

Donc, il faut faire des doubles colocations dans un même immeuble, avec un grand salon commun, une chambre par couple, sdebains et cuisines allouées aux paires non accouplées parmi les colocs.

Anonyme a dit…

Oh, je me re rend compte en vérifiant l'état du débat que je suis d'une clarté médiocre.

Quand je dis que le partage des taches n'est qu'une conséquence, en fait un symptome, et que ce n'est pas de ça qu'il faut se plaindre...
En fait, pour moi, le phénomène à l'origine du symptome n'est donc pas, le patriarcat, pas seulement, mais notre perception de ce dernier.

Si on dit simplement "on ramène tout à égalité" pour prolonger les structures de la société produite par le patriarcat, (la cellule familiale, la vision de la femme dans l'Hamour romantique...), on obtient des résultats pratiques mal branlés, parce qu'on a pas pris en compte l'ensemble des données du problèmes. Toutes les "variables" contenues dans l'idée de patriarcat.

La terre est plate a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Alexe Popova a dit…

> Nikita : Bon bon bon, alors j'ai mal compris. Mais ça prêtait à confusion quand même... Par ailleurs, je comprends ta vision anti-couple ménage, ton idée que ça tue l'amour etc (qui est également une vision romantique d'ailleurs, mais sans doute pas dans le même sens que tu donnes à ce terme), mais simplement ce n'était pas l'objet du post, puisqu'il partait de la situation "on vient de s'installer". Et puis comme tu as lu le post Gonzo Salope, tu as pu constater qu'on était pas forcément des militantes du couple installé... nan ? Cela étant dit, ne te prive pas de continuer à poster ici, le but c'est aussi de discuter.

> Chat fou : Complètement d'accord avec le fait qu'il faille appréhender tout ce bordel comme un ensemble : de la blague sexiste à deux balles aux violences conjugales, tout ça forme système. Et oui, c'est aussi dans la tête des filles tout ça, pas seulement dans celle des garçons. C'est pour ça que je disais "lutter contre toi, contre lui, contre le système". Une fille aussi parfois a envie d'en faire trop... c'était le sens de mon dernier "principe" : ne pas oublier qu'il y a peut-être plus intéressant qu'être une "bonne ménagère".

Mais c'est aussi pour cela (pour le côté systèmatique) que je pense qu'il n'y a pas de "petit" combat : il faut bien commencer quelque part... non ?

Sinon, sur le problème de l'écart (important) de salaire, ouais, c'est en soi toujours compliqué comme situation, mais ceci est également un autre débat...

Jill alameda a dit…

Yeah. 24 postes sur les tâches ménagères, faut le faire pour un sujet qui effectivement, comme on nous le signale de ci de là, n'est pas le plus fondamental de toute existence. Le plus intéressant. Sauf que Chat fou n'a pas tort. Il s'agit de penser un autre monde, une autre forme de. Chat fou est semble-t-il assez partisan du tablerasage universel, moi aussi. Mais regarde un peu (cher chat fou). Globalement tu le trouverais comment le monde, plutôt révolutionnaire ou plutôt foutrement réac? Le monde, pour reprendre une idée (version retouchée) récemment entendue est à 90% conformiste et à 10% conservateur voire purement réac. Nous sommes un peu loin des communautés, de je ne sais quoi. Nous allons plutôt vers l'arrière, si tu vois ce que je veux dire.(Les communautés un autre vaste sujet dont je compte bien parler.) Cela dit, Chat fou, ahum, excuse moi mais j'ai lu quelques interprétations "popisées" de ce que tu racontes dans la presse et ça donne des articles sur la "génération adolescente" et ce qui me fait peur c'est que ce que tu cites comme modèle me fait penser à...(no offense please)....FRIENDS.

Anonyme a dit…

Je crois que le monde n'est pas révolutonnaire, au sens "on va faire du Marx Pop pour arriver au communisme pop".

Quoi que ceux qui s'en réclameraient ne sont pas les pires, ce serai bien que quelques ceusses qui voient la société comme trop imparfaite soient un poil moins chiants.

Non, je crois pas que la société soit réac. Confomrmiste, oui, mais justement... C'est friable le conformisme, on peut y injecter des névroses et des contradictions.
D'où le pourcentage de divorce, d'où toutes les histoires de gens issus du modèles qu'on voit pêter un ou deux cables.

On est dans une société évoutionnaire. Le truc du capitalisme est de faire croire qu'il en est le moteur... Alors qu'il n'est qu'un composant du carburant.
On va trouver du carburant plus fort (le désir), plus écolo, des déplacements moins fliqués, et non, on aboutira pas à Friends For Ever, mais à un bordel nettement plus intéressants (qu'on pourra même suivre en direct avec des bleugues et des webcames).

Anonyme a dit…

Alexe> Cela forme système...
Oui. Mais dans chaque combat lié à ce système, il faut distinguer les autres aliénations en cours.

Pourquoi la vaisselle ?
Achetons / trouvons du jetable et recyclable.
Pourquoi le bordel dans la salle de bain ? combien de produits sont nécessaires dans une salle de bains Ou, si je fais le choix du luxe des produits de beauté, comment organiser le luxe ?

Qui repasse ? Pouquoi repasse-t-on ? Paraître aux yeux de qui ? Si le luxe du paraître habillé a une importance, en plus de gueuler sur son con-joint -cubin cogéniteur, peut-on envisager des solutions de repassage à plus grande échelle pour moins cher ?

Bon, je me fais penser à une chanson des Talking Heads, je sais plus laquelle.

Anonyme a dit…

« Tu dis, ce qui te pose problème c'est de partir du principe que tout ménage est un travail. Mais à partir du moment où il existe des gens qu'on salarie pour cela, pourquoi considérer que dans le cadre d'un couple, ce n'est pas un travail ? »

Parce que :

- laver le sexe d'un client (par exemple, un patient en attente d'opération en urologie) est un travail ;
- se laver le sexe est un pur réflexe d'hygiène (un tropisme, si tu préfères).

Dans le cadre d'un couple pas trop dégénéré, c'est-à-dire uni par l'amour ou un truc approchant, le ménage doit être un réflexe d'hygiène. Si c'est un boulot, autant se suicider tout de suite, ou prendre un amant et une maîtresse, puis s'aigrir consciencieusement pendant les vingt ans à venir...

C'est un choix.

Alexe Popova a dit…

> Chat Fou : Aha, je suis d'accord, plus on réduit le volume des tâches domestiques et mieux on se portera, tous autants que nous sommes. C'était aussi un peu le sens du dernier point de mon post, sauf que je le formulais différemment de toi.

> Nikita : Tu n'as pas tort, mais dans ton exemple, tu prends quelque chose de très individuel (se laver soi-même) alors qu'on parlait de couple. Du coup, que dire par exemple de la femme qui chaque jour lave le sexe de son mari paralysé, travail ou pas travail ?

Sinon, pour info, ici une étude américaine sur le "prix" du travail domestique des femmes : http://money.cnn.com/2006/05/03/pf/mothers_work/index.htm

Anonyme a dit…

j'arrive bien à la bourre dans le débat.. mais je suis impressioné par le niveau de vos contributions pertinentes. Je pense pouvoir faire néanmoins un peu de provoc (utile je crois).
Pourquoi n'est absolument pas envisagé que l'inéquité puisse être satisfaisante ? Pourquoi 50/50 vous parait-il signifier le moindre mal ?
Après tout dans le modèle patriarcal, comme dans le cas de l'artiste qui range et de la nana du tertiaire, il est supposé que celui qui fait le ménage n'est pas nécessairement le plus malheureux des deux..

Après j'ai le même conditionnement que tout le monde à l'égalité comme justice, mais je ne crois pas que ma volonté soit si individuelle qu'elle me permette de circonvenir l'influence de toutes les pressions que vous citez (éducation, société, vision romanesque de l'amour, et plus encore).
Donc ne serait-il pas envisageable que moi, homme glandeur a domicile, je me tape gavé de ménage et trouve que c'est très bien comme ça ?

Autre paramètres, chez les bourges qui ont un bataillon de domestiques il faut que quelqu'un les gère (ils parlent d'ailleurs de "tenir la maison") bizarrement l'image de la femme qui fait bosser les domestiques déplait moins que celle de la femme qui fait le ménage.
Le problème résiderait ainsi aussi dans le fait que ce sont des tâches avilissantes et/ou faites pour le prolétariat, l'est-ce vraiment ?
Après tout maintenir les choses en état est l'activité principale de tous (voir la montagne débats d'ensemble sur la vie comme néguentropie, ou opposition à la tendance naturelle des choses à tendre vers le bordel pour ma définition personnelle.

Bref, réve de solution : transformons le ménage en tâche noble et ultime de l'expression de la créativité humaine (au niveau de la société s'entend) et on règle tous les problèmes..
Bon c'est pas si simple me direz-vous, je déraisonne, je dérisionne, mais je vois d'ici les petits malins qui vont me dire "oh oui super" en pensant "cool, je vais pouvoir rien foutre".

A titre d'élement mythologique notable, Ptiluc dans la BD "amour volatile" nous illustre un superbe cas de "culte de l'objet" qui consiste à salir de la vaisselle inutilement pour jouir de son nettoyage, qui est la communion suprème de l'être avec la nature immanente (bon ça il le dit pas, mais c'est implicite (et oui, la vaisselle est un truc super immanent)). Je vous avoue, chers, et cheres que j'en rève depuis longtemps.

Dernier détail, les problèmes de l'organisation par la règle sont multiples, primo, il faut la faire respecter, et ça finit dans le chantage affectif puis l'abandon une fois que les appels à la morale ont finis par être ridicules, je ne crois guère à une solution individuelle ultime, un aménagement voila tout ce que sera le résultat. Secondo, c'est comme pour le communisme, les règles et l'organisation c'est bien de s'en servir, mais tant que les individus n'ont pas une envie vraie/naturelle /spontanée (au choix) de les respecter ça ne marche jamais (d'ailleurs dans ce cas-là on ne met pas de règles en place, ça marche très bien pour le conformisme vestimentaire par exemple), et je crois que le communisme est plus mort de bureaucratie que d'autre chose. De même je crois que remettre en question chaque jour la question des tâches ménagères et encore la seule solution confortable, on se fout sur la gueule (et je crois que le fair-play est une tendance spontanée entre gens de bonne volonté, il faut les trier cependant) et on s'arrange. Les jouissances de la bataille compensent largement les désagrements des nuisances. D'ailleurs j'ai toujours eu l'impression que c'était Babeuf qui proposait le meilleur truc. Je propose donc à vos lumières le concept, éculé en fait, de révolution permanente du couple !! et pas seulement pour la vaisselle.

Anatole a dit…

j'arrive bien à la bourre dans le débat.. mais je suis impressioné par le niveau de vos contributions pertinentes. Je pense pouvoir faire néanmoins un peu de provoc (utile je crois).
Pourquoi n'est absolument pas envisagé que l'inéquité puisse être satisfaisante ? Pourquoi 50/50 vous parait-il signifier le moindre mal ?
Après tout dans le modèle patriarcal, comme dans le cas de l'artiste qui range et de la nana du tertiaire, il est supposé que celui qui fait le ménage n'est pas nécessairement le plus malheureux des deux..

Après j'ai le même conditionnement que tout le monde à l'égalité comme justice, mais je ne crois pas que ma volonté soit si individuelle qu'elle me permette de circonvenir l'influence de toutes les pressions que vous citez (éducation, société, vision romanesque de l'amour, et plus encore).
Donc ne serait-il pas envisageable que moi, homme glandeur a domicile, je me tape gavé de ménage et trouve que c'est très bien comme ça ?

Autre paramètres, chez les bourges qui ont un bataillon de domestiques il faut que quelqu'un les gère (ils parlent d'ailleurs de "tenir la maison") bizarrement l'image de la femme qui fait bosser les domestiques déplait moins que celle de la femme qui fait le ménage.
Le problème résiderait ainsi aussi dans le fait que ce sont des tâches avilissantes et/ou faites pour le prolétariat, l'est-ce vraiment ?
Après tout maintenir les choses en état est l'activité principale de tous (voir la montagne débats d'ensemble sur la vie comme néguentropie, ou opposition à la tendance naturelle des choses à tendre vers le bordel pour ma définition personnelle.

Bref, réve de solution : transformons le ménage en tâche noble et ultime de l'expression de la créativité humaine (au niveau de la société s'entend) et on règle tous les problèmes..
Bon c'est pas si simple me direz-vous, je déraisonne, je dérisionne, mais je vois d'ici les petits malins qui vont me dire "oh oui super" en pensant "cool, je vais pouvoir rien foutre".

A titre d'élement mythologique notable, Ptiluc dans la BD "amour volatile" nous illustre un superbe cas de "culte de l'objet" qui consiste à salir de la vaisselle inutilement pour jouir de son nettoyage, qui est la communion suprème de l'être avec la nature immanente (bon ça il le dit pas, mais c'est implicite (et oui, la vaisselle est un truc super immanent)). Je vous avoue, chers, et cheres que j'en rève depuis longtemps.

Dernier détail, les problèmes de l'organisation par la règle sont multiples, primo, il faut la faire respecter, et ça finit dans le chantage affectif puis l'abandon une fois que les appels à la morale ont finis par être ridicules, je ne crois guère à une solution individuelle ultime, un aménagement voila tout ce que sera le résultat. Secondo, c'est comme pour le communisme, les règles et l'organisation c'est bien de s'en servir, mais tant que les individus n'ont pas une envie vraie/naturelle /spontanée (au choix) de les respecter ça ne marche jamais (d'ailleurs dans ce cas-là on ne met pas de règles en place, ça marche très bien pour le conformisme vestimentaire par exemple), et je crois que le communisme est plus mort de bureaucratie que d'autre chose. De même je crois que remettre en question chaque jour la question des tâches ménagères et encore la seule solution confortable, on se fout sur la gueule (et je crois que le fair-play est une tendance spontanée entre gens de bonne volonté, il faut les trier cependant) et on s'arrange. Les jouissances de la bataille compensent largement les désagrements des nuisances. D'ailleurs j'ai toujours eu l'impression que c'était Babeuf qui proposait le meilleur truc. Je propose donc à vos lumières le concept, éculé en fait, de révolution permanente du couple !! et pas seulement pour la vaisselle.